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Combien ont esquissé un sourire, lorsque leur âme frôlait les portes de l'agonie ? Combien portent le fardeau d'un sinistre passé ?Et combien ont sombré sous le poids de leur vécu ?
Parlons aujourd'hui des traumatismes intérieurs. Loin d'être un sujet banal , il nous plonge au cœur des souffrances humaines.
Ces traumatismes intérieurs sont comme des ombres persistantes : invisibles aux yeux du monde, mais étouffants pour celui qui les porte. Ils surgissent dans nos silences, s’imposent dans nos cauchemars et dictent parfois nos choix sans que nous en ayons conscience. Ils emprisonnent des vies dans une douleur muette, où chaque sourire devient un masque et chaque regard un appel à l’aide inavoué. Ce sont des blessures que l’on cache, mais qui s’infiltrent dans chaque recoin de l’existence. Elles rongent la confiance, elles brisent les rêves, elles transforment l’amour en peur. Et le plus cruel, c’est qu’elles ne laissent aucune trace visible : rien qu’un corps qui continue de marcher, et une âme qui peine à respirer.
L’Afrique, berceau de l’humanité, est aussi le berceau du silence et des voix étouffées. Un lieu où la souffrance est perçue comme un crime, où exprimer ses émotions devient un signe de faiblesse.Ici, la douleur psychologique, lorsqu’elle est exprimée, n’est pas reconnue comme un acte de courage mais comme une fragilité à dissimuler.
Parler de ses blessures intérieures revient à s’exposer au jugement, à l’incompréhension, parfois même au rejet. Alors beaucoup se réfugient dans le mutisme, portant en eux des cicatrices invisibles qui s’élargissent avec le temps. Ce silence, transmis de génération en génération, crée des héritages brisés : des familles marquées par la douleur non dite, des communautés fragilisées par l’absence de reconnaissance de la souffrance intérieure. Ainsi, les traumatismes ne disparaissent pas, ils se transmettent, comme un fardeau collectif que l’on peine à déposer.
Des témoignages percutants, des images profondes, des univers détruits… J’ai tendu l’oreille à celles et ceux que l’on n’entend jamais. J’ai donné une voix aux étouffés, et voilà ce que j’ai recueilli : des histoires pleines de douleur mais aussi de sagesse, des paroles marquées par la souffrance mais portées par une incroyable compassion. Ces récits nous rappellent que derrière chaque silence imposé, il y a un monde intérieur en ruines, et derrière chaque larme retenue, une leçon de résilience.
Mon professeur m’a confié en quelques mots une vie entière de misère, qui reflète tristement tant d’histoires africaines. Une proche à lui fut contrainte d’entrer dans un mariage malheureux. Ce fut le début d’une longue série de maux et de tourments, où l’expression de sa douleur était interdite. Rejetée par son propre père qui refusa d’écouter sa peine, elle souffrit en silence. Mais trop de douleurs dans un seul corps finissent par l’étouffer : elle succomba et trouva dans la mort le repos que la vie lui avait refusé. Cette histoire n’est pas unique. Elle incarne le destin de millions de personnes en Afrique, piégées dans des unions où le bonheur cède sa place à la souffrance, et où chacun devient le spectateur muet de sa propre vie.
Des avis pertinents d’une jeunesse consciente et compatissante : “C'est un sujet minimisé en Afrique et souvent tabou” K.A, élève en classe de 1ère ; “Valoriser les psychologues, permettre aux gens de d'expérience serait un grand pas vers la guérison” Y.L, élève en classe de 2nde ; “Les traumas sont souvent perçus en Afrique comme signe de folie et de dérision, notamment chez les enfants qui essayent de s’exprimer mais sont farouchement réprimés par leurs parents, ce qui crée des chocs générationnels qui perdurent avec le temps et font plus de victimes“ A.N élève en classe de Tle.
Lisons une réflexion puissante sur ce sujet , pleine de convictions et de sagesse.
En Afrique, parler de ses traumatismes intérieurs reste largement tabou. On associe souvent cette démarche à une faiblesse, surtout chez les hommes. Dans notre culture, un homme est censé être solide, résistant, capable de supporter sans broncher. Extérioriser ses blessures est parfois vu comme une faiblesse ou une « européanisation », presque comme si on perdait une partie de notre identité en osant dire : “Je souffre, j’ai mal, j’ai besoin d’aide.” Pourtant, ces blessures intérieures existent bel et bien, qu’elles viennent d’une déception amoureuse, d’un rejet familial ou d’une trahison amicale.
Le problème, c’est que la majorité souffre en silence. On n’en parle pas dans nos familles, rarement entre amis, et encore moins dans les espaces publics. Résultat : beaucoup accumulent leurs douleurs jusqu’à ce que ça devienne trop lourd. Certains s’enferment, d’autres sombrent dans la colère, dans l’alcool, des stupéfiants ou dans des comportements destructeurs.
Il y a aussi un autre aspect : le manque de spécialistes formés comme les psychologues ou les thérapeutes. Les structures de santé mentale sont rares, et souvent mal perçues. Du coup, beaucoup se tournent vers des charlatans ou des personnes qui promettent des solutions rapides. Malheureusement, ces solutions coûtent cher et n’apportent pas toujours un vrai apaisement. On se retrouve alors à payer sans jamais guérir ou à accuser injustement autrui.
Pour ma part, j’ai connu ce type de traumatisme. J’ai traversé une période où je portais un poids énorme à l’intérieur de moi. La chance que j’ai eue, c’est d’avoir trouvé des gens de bien à qui en parler (famille + amis). Ça m’a évité de plonger dans une dépression profonde, voire dans des pensées encore plus sombres. Tout le monde n’a pas cette chance. Beaucoup restent seuls face à leur douleur.
C’est pourquoi je pense qu’il est essentiel de briser ce silence. Parler de nos traumatismes intérieurs ne devrait pas être perçu comme une faiblesse, mais comme un acte de courage. C’est en osant dire ce que nous ressentons que nous ouvrons la voie à la guérison, et que nous montrons aux autres qu’ils ne sont pas seuls.” M.M , un professeur d’université
Un avis divergent est né de tout cela: “ Permettre aux gens de s’exprimer les a rendu plus faible d’esprit. A la moindre occasion, chacun se plaint, plus personne ne veut faire l’effort de supporter quoi que ce soit . Les psychologues, ce sont juste des personnes qui vous enchaînent pendant des années pour avoir leur argent. Un psychologue n’est pas fait pour aider à guérir ou à parler, cela relève des membres de votre famille” C.N , une élève en classe de 1ère
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