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De nombreuses femmes se retrouvent actuellement avec leurs voix étouffées dans leur chambre conjugale, simplement parce qu’elles ont scellé leur union au Sénégal. Même celles qui ne sont pas mariées subissent les répercussions de cette institution.
Parlons mariage au Sénégal.
“Taarou djiguen sey leu”. Cette phrase en Wolof signifie: le plus grand atout de la femme est le mariage”. Une expression lourde de conséquences, qui a freiné et continue de freiner l’émancipation de nombreuses femmes. Dans la société sénégalaise, la femme est souvent réduite à une simple présence pour les hommes. Elle n’existe d’abord qu’à travers son père, puis à travers son mari.
Se marier au Sénégal, pour une femme, c’est se livrer à une bataille quotidienne. Elle n’épouse pas seulement un homme, mais aussi sa belle famille, son quartier et toute une société prête à juger le moindre de ses gestes.
Le premier conseil qu’on donne souvent à une femme nouvellement mariée est de bien s’occuper de son mari pour éviter qu’il épouse une autre femme; c’est une angoisse constante. Celles qui se marient à des hommes déjà polygames vivent une tension permanente, entre jalousie et crainte du maraboutage, cause de nombreuses souffrances et foyers brisés.
Le deuxième conseil est de prendre soin de sa belle famille. Beaucoup deviennent presque esclaves de celle-ci, parfois sans affection en retour. Certaines vivent un enfer simplement parce qu’elles ne sont pas du même caste que leur mari- un phénomène encore très présent, non seulement au Sénégal mais dans toute l’Afrique de l’Ouest.
Lorsqu’une femme découvre que son mari est infidèle ou irrresponsable, elle est dite de “mougn”, d’endurer. Ce mot a condamné tant de femmes au silence et à la douleur, au nom de la dignité de leurs conjoints.
Pour celles qui ont le malheur d’avoir du mal à tomber enceinte, la société les désigne aussitôt comme stérile, sans même envisager que l’homme puisse l’être. Et si elles ont des enfants, mais qu’ils commettent des erreurs, la faute leur revient encore: au Sénégal, l’éducation est souvent considérée comme la responsabilité exclusive de la mère.
Quant à celles qui ne sont pas mariées, elles subissent également toutes sortes de pression: on les juge, on les insulte, on les accuse d’être des “filles de joie” ou des “porte-malheur”.
A toutes les femmes sénégalaises: se marier ou non est un choix personnel. Le mariage n’est pas synonyme de réussite, et le célibat n’est pas synonyme d’échec.
Le mariage ne devrait jamais être une prison ou une source de souffrance, mais une union fondée sur le respect et l’amour entre deux êtres.