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Depuis quelques années, la marque SHEIN s’est imposée comme l’un des géants mondiaux de la mode en ligne. Connue pour ses prix très bas et ses collections renouvelées sans cesse, elle séduit particulièrement les jeunes générations à la recherche de vêtements tendances et accessibles. Cependant, derrière ce succès fulgurant se cachent de nombreuses interrogations liées à la qualité, aux conditions de production et à l’impact environnemental de cette « fast fashion » numérique. Comprendre le phénomène SHEIN, c’est donc s’interroger sur les atouts et les limites d’un modèle économique fondé sur la consommation rapide.
C'est quoi Shein ?
Fondée en 2008 en Chine, SHEIN est une entreprise de commerce en ligne spécialisée dans la vente de vêtements et d’accessoires à petits prix. Son concept repose sur un modèle « on-demand », c’est-à-dire une production en très petites séries qui s’adapte en permanence aux goûts et aux tendances du moment. Ce système permet à la marque de proposer chaque jour des milliers de nouveaux articles tout en limitant les invendus. Grâce à sa forte présence sur les réseaux sociaux et à sa collaboration avec de nombreux influenceurs, SHEIN a su créer une véritable communauté mondiale autour de la mode abordable.
Des conditions de travails alarmantes
Plusieurs enquêtes, notamment celles de Channel 4 ou de l’organisation Public Eye, ont révélé les conditions de travail inhumaines dans les ateliers de Shein.Les ouvriers, souvent des migrants précaires, travaillent jusqu’à 18 heures par jour, 7 jours sur 7, pour des salaires misérables. Les normes de sécurité sont largement ignorées : ateliers exigus, absence de ventilation, et interdiction de prendre des pauses. Ces travailleurs, principalement des femmes, n’ont ni contrat stable ni protection sociale.
Une production destructrice pour la planète. Le modèle de Shein repose sur la fast fashion extrême : des milliers de nouveaux articles mis en ligne chaque jour. Cette surproduction entraîne une pollution massive. Les tissus synthétiques utilisés, comme le polyester, libèrent des microplastiques dans les océans. Les teintures chimiques contaminent les rivières, et les vêtements jetés après quelques utilisations finissent souvent dans des décharges en Afrique ou en Amérique du Sud.
La polémique
La polémique Shein : quand l’ultra-fast-fashion devient un problème national
Ce qui devait être une simple marque de vêtements pas chers s’est transformé en l’un des sujets les plus explosifs de ces dernières années. En France, Shein est devenu un véritable cas d’école : celui d’une entreprise dont le succès fulgurant s’accompagne d’une tempête de critiques qui ne cesse d’enfler.
La polémique éclate d’abord autour des conditions de travail. Plusieurs enquêtes internationales, reprises par la presse française, dévoilent des ateliers où les ouvriers enchaîneraient des semaines de plus de 70 heures, avec des cadences qualifiées d’inhumaines. Même si Shein affirme réaliser des audits et corriger les abus, ces révélations ont laissé une suspicion tenace et alimenté un débat public très vif.
Vient ensuite l’accusation qui fait trembler les influenceurs : le plagiat massif. De nombreux créateurs indépendants dénoncent des copies quasi-identiques de leurs pièces, parfois mises en vente chez Shein quelques jours seulement après la publication de leurs modèles sur Instagram. Les captures d’écran comparatives circulent en boucle, faisant exploser la controverse.
Mais la partie la plus surprenante de la polémique est peut-être la suivante : Shein est accusée de rendre la mode jetable à un niveau inédit. Des milliers de nouveaux articles sont mis en ligne chaque jour, créant une surconsommation éclair. Ce modèle ultrarapide choque de nombreux jeunes Français, sensibles aux enjeux écologiques. Au point que certains députés ont proposé une loi ciblant directement l’ultra-fast-fashion, du jamais-vu dans l’histoire textile récente.
Résultat : Shein se retrouve coincée entre une immense popularité et un rejet grandissant. Une marque que beaucoup adorent… mais que beaucoup accusent aussi de symboliser les dérives les plus inquiétantes de la mode contemporaine.