La Russie et la guerre médiatique
Une puissance en reconstruction
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Une puissance en reconstruction
Depuis la chute de l’URSS, la Russie s’efforce de reconstruire son influence sur la scène internationale. Cette ambition passe notamment par une guerre médiatique intense, où chaque camp façonne l’image du Kremlin à travers le prisme de ses intérêts. L’un des terrains les plus marquants de cette bataille de l’information est la Syrie, où Moscou s’est imposé comme un acteur clé du conflit en soutenant le régime de Bachar al-Assad.
Les critiques occidentales dépeignent souvent la Russie comme une force d’obstruction au sein du Conseil de sécurité de l’ONU. En témoignent les 17 vétos qu’elle a opposés aux résolutions visant à sanctionner le régime syrien ou à mettre en place des interventions internationales. L’ONG Amnesty International, par exemple, qualifie cette politique de "honteuse", dénonçant une "indifférence à la vie de millions de Syriens".
Sherine Tadros, représentante d’Amnesty auprès de l’ONU, insiste sur les conséquences humaines du blocage diplomatique russe. Selon elle, Moscou privilégie ses intérêts stratégiques au détriment des droits humains, empêchant ainsi toute avancée vers une résolution pacifique du conflit. Pour ses détracteurs, la Russie apparaît donc comme un acteur cynique, prêt à user de son influence pour protéger un allié controversé.
Un rempart contre l’ingérence occidentale ?
À l’opposé, certains analystes estiment que la position russe relève davantage d’une volonté de stabilité et de respect du droit international. Moscou justifie son soutien à Assad en mettant en avant les conséquences désastreuses des interventions occidentales en Irak ou en Libye, qui ont plongé ces pays dans le chaos.
Ardavan Amir-Aslani, avocat et essayiste spécialisé en géopolitique, explique que la Russie défend avant tout la souveraineté nationale. Selon cette logique, chaque État doit être maître de son destin sans ingérence étrangère. Le Kremlin se pose alors en contrepoids aux États-Unis et à leurs alliés, refusant une diplomatie qu’il juge à géométrie variable. Pour certains, cette posture fait de la Russie un acteur stabilisateur face à des interventions occidentales souvent hasardeuses.
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L’ampleur de cette bataille d’influence transparaît également dans les représentations visuelles du conflit. Une caricature de 2013 illustre parfaitement ces tensions : on y voit Vladimir Poutine assis sur une caisse de missiles, pesant de tout son poids sur les discussions du G8 sur la Syrie. L’image peut être interprétée de deux manières :
Soit Poutine y apparaît comme un chef belliqueux, prêt à saboter toute résolution diplomatique.
Soit il incarne une force de résistance face à la pression occidentale, refusant de céder à ce qu’il considère comme une ingérence.
Finalement, cette guerre médiatique démontre à quel point l’image d’une puissance peut être modelée selon le prisme adopté. La Russie est-elle un obstacle à la paix ou un garant de la souveraineté des États ? Est-elle une menace ou un rempart ? Tout dépend de qui raconte l’histoire 😉