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Le jeûne, signifiant littéralement s’abstenir de consommer toute chose, du matin au soir, est une pratique religieuse répandue dans plusieurs religions. L’Islam lui accorde toutefois une présence plus importante en dédiant le mois sacré du Ramadhan, le 9ᵉ mois du calendrier lunaire islamique, au jeûne. Tous les musulmans, sans souci de leur niveau de croyance, pratiquent cette action avec dévotion. Mais quelle philosophie se cache réellement derrière cet acte qu’on pourrait très vite percevoir comme n’apportant rien d’autre qu’irritation, faim, perte d’énergie et mauvaise humeur ?
La science derrière le jeûne
Le jeûne est, comme on le connaît principalement, une pratique religieuse porteuse de croyances et règles diverses selon les croyances. Toutefois, ce que l’on tend à oublier est la signification profonde de cette pratique, qui va au-delà de cet aspect spirituel, et qui, par la même occasion, explique le dévouement des religions dans cette pratique.
Nous savons tous que jeûner brûle nos graisses et permet de maigrir, mais comment cela se fait-il ? D’après les recherches du neuroscientifique Mark Mattson, lorsque l’on ne consomme rien pendant une durée de 10 à 16 heures, le corps puise dans ses réserves de graisses, qui contiennent des macronutriments, pour produire de l’énergie et libérer des acides gras appelés cétones dans le sang. De ce fait, même sans nourriture, notre corps continue de fournir de l’énergie et brûle, par la même occasion, nos graisses. Par ailleurs, le jeûne active le processus de l’autophagie : notre corps recycle et régénère les cellules mortes, ce qui a pour effet de le nettoyer et de prévenir plusieurs maladies, tout en développant les capacités cérébrales, plus précisément la mémoire.
La psychologie du jeûne
Outre l’aspect scientifique que renferme la pratique du jeûne, l’esprit subit également des changements favorables au développement personnel. En effet, s’abstenir de nos besoins vitaux et de toutes autres sortes de préoccupations inutiles fait naître en soi une capacité à maintenir une volonté solide et à se contrôler. C’est là un acquis que l’on a tous besoin de cultiver, étant constamment exposés à des désirs et des obsessions pouvant nous nuire. Ainsi, le jeûne, grâce à ce contrôle de soi, nous enseigne qu’il s’étend beaucoup plus loin et ne concerne pas uniquement la consommation de nourriture, mais aussi tout ce que notre âme, par nos sens, perçoit : ce qu’on regarde, ce qu’on écoute, ce qu’on dit. Un exemple très concret : limiter le temps passé sur les écrans, donc contrôler la consommation des médias. Le jeûne, c’est donc aussi toute une psychologie : elle nous enseigne la discipline et le contrôle de soi dans un monde qui pourrait très vite nous noyer dans des illusions.
La spiritualité du jeûne
Enfin, le jeûne est très important pour les musulmans pour son aspect spirituel. D’abord, cette pratique nous renvoie à notre identité d’homme et inspire un sens d’égalité. Être privé de nourriture nous inspire non seulement la bonté envers ceux qui sont dans le besoin, tout simplement grâce à l’empathie qu’instruit le jeûne, mais elle nous rappelle également les petits plaisirs qu’on a fini par ignorer avec l’avancée du monde. Il fut un temps où manger suffisait à ravir notre journée : la pensée de notre plat préféré jusqu’à sa première bouchée, le temps qu’on prend pour savourer notre plat. Aujourd’hui, le monde tourne si rapidement que l’on a oublié d’estimer ce luxe. Être privé de nourriture nous rappelle également que nous sommes tous égaux : les mêmes besoins vitaux. Au final, l’orgueil et l’arrogance d’un homme s’humilient en réalisant que sans nourriture, il n’est rien, or la nourriture, comme expliqué précédemment, est considérée comme due, rien d’important. Un homme ingrat viendrait alors à se demander : mon existence, que je pense si spéciale, repose donc sur de la nourriture ? Par ailleurs, comme plusieurs religions considèrent aussi, tout comme les musulmans, l’éphémérité de ce monde, le jeûne en est une parfaite illustration : 10 heures environ de jeûne, pourtant 10 minutes suffisent à combler ce vide dans l’estomac. Pour finir, les croyances islamiques disent qu’un jeûne n’est pas valide s’il n’est pas accompagné de l’abstention de tout péché. Encore une fois, le jeûne réveille l’espoir de chacun : l’espoir du pardon, en soi-même, en la foi, en montrant au musulman qu’il est capable d’être une bonne personne.